La respiration par le nez
La respiration par le nez
J’ai décidé de vous faire une présentation sur le nez, organe essentiel à la respiration et véritable porte d’entrée entre notre monde extérieur et intérieur.
Implanté entre le front et la bouche, le nez correspond à l’organe proéminent du visage qui gère le centre de l’odorat et les voies respiratoires supérieures. Il est constitué du vestibule nasale (les deux narines), des sinus et de la fosse nasale.
Le nez assure trois fonctions principales :
-le conditionnement de l’air inspiré, en le filtrant, l’humidifiant et le réchauffant avant qu’il ne pénètre dans les poumons.
-la protection de l’organisme en éliminant les pollutions, les allergènes, les virus, les bactéries, … présents dans l’air inspiré.
-le sens de l’odorat, nous permettant d’analyser notre environnement. C’est le sens le plus ancien et primitif de notre monde vivant.
On sait qu’un homme inspire environ 400cm3 d’air à chaque respiration. En un seul souffle on intègre plus de molécules d’air qu’il n’y a de grains de sable dans le désert. L’air que nous inspirons est chargé de poussières, de pollutions, de bactéries, de virus, d’allergènes… Le nez agit comme un filtre naturel par l’intermédiaire de mécanismes physiques et biologiques. Les poils du nez, situés dans le passage nasal permettent d’empêcher les insectes et les grosses particules étrangères de pénétrer dans notre cavité nasale. Les cils vibratiles microscopiques de l’épithélium nasal et son revêtement muqueux capturent les agents pathogènes et les poussières… qui sont pour la plus grande partie envoyés dans notre gorge puis dans notre estomac, où ils sont « stérilisés » par l’acide gastrique avant d’être évacués par les intestins.
En traversant les voies nasales, l’air est également humidifié et réchauffé par l’intermédiaire des muqueuses nasales pour permettre de protéger les voies respiratoires contre les irritations du froid, le dessèchement et participe à leur bon fonctionnement.
Lors de la respiration nasale, les sinus produisent de l’oxyde nitrique qui joue un rôle fondamental dans le bon fonctionnement du système respiratoire et cardiovasculaire. L’oxyde nitrique contribue à dilater les vaisseaux sanguins, favorisant la circulation sanguine et réduisant la pression artérielle. Ce qui facilite l’absorption et le transport de l’oxygène vers les cellules.
Herb Benson, un chercheur de Harvard, appelle l’oxyde nitrique, « la molécule magique ». Elle aurait également des propriétés antivirales, permettant de freiner l’infection et favorisant l’intervention du système immunitaire.
La respiration nasale nous permet d’absorber 18% d’oxygène en plus que la respiration buccale. Elle favorise grandement l’oxygénation cellulaire.
Au-delà de ses fonctions respiratoire et immunologique, le nez est un véritable chef d’orchestre de notre biologie et de notre psychologie intérieure.
Le shiva-Svarodaya, un texte tantrique très ancien, décrit comment au cours de la journée, une narine s’ouvre pour laisser entrer l’air tandis que l’autre se referme doucement. Selon ces textes, nous partageons un rythme nasale commun à toute l’humanité, nous permettant d’être en lien avec le cosmos et nos semblables.
Ce phénomène d’alternance d’ouverture et de fermeture des narines nommé « cycle nasal », est l’alternance inconsciente d’une congestion (gonflement) et d’une décongestion (dégonflement) partielles des fosses nasales chez l’homme. Il en résulte un débit d’air plus important dans une narine avec une alternance périodique entre les narines. La respiration par la narine droite influence l’hémisphère gauche du cerveau qui est associé aux raisonnements logiques et rigoureux (planification, évaluation critique…), et stimulant le système nerveux ortho sympathique (préparation de l’organisme à réagir à une situation de stress). Concernant la narine gauche, elle est connectée à l’hémisphère droit du cerveau associé à la créativité, l’imagination, l’intuition, la sensibilité… et stimulant le système nerveux para sympathique (restauration des constantes, baisse de la vigilance, relaxation…).
En 2015, dans une université de Californie, des chercheurs ont étudiés les cycles respiratoires chez des femmes schizophrène, et ils ont observé que la narine gauche prédominait de façon significative chez ces patientes. Ils ont mis en place des exercices de respiration, orientés sur l’utilisation majoritaire de la narine droite pour stimuler l’hémisphère gauche du cerveau (du raisonnement, de la logique), et ils ont observé que leurs hallucinations diminuées.
Le cycle nasal, régulé par le système nerveux autonome, nous permet d’assurer un état d’équilibre pour l’organisme. L’alternance d’une phase d’activation et d’une phase de relaxation optimise notre fonctionnement interne. Nos modes de vies actuels perturbent le rythme nasal, ce qui engendre un déséquilibre global. Pour remédier à cela, Il existe une multitude de techniques de respiration à narines alternées, permettant de retrouver un fonctionnement stable.
Comme je viens de l’exposer, la respiration par le nez semble être la voie unique permettant un fonctionnement équilibré du système nerveux.
Il est temps de réinvestir notre conscience de la respiration nasale.