Devenir un athlète antifragile

Au cours de leur pratique, les sportifs et sportives sont exposés à des facteurs de stress, des revers, des adversités, des obstacles et des échecs. Il peut s’agir de blessures, de contre performances, de problèmes de gestion psychologique. Les athlètes vont connaitre l’adversité.

La question est de savoir, comment ils réagiront lorsque l’adversité se présentera sur leur chemin?

Veille informationnelle

Mon approche de la préparation à la performance sportive s’est construite au fur et à mesure des lectures, des rencontres et des expériences de terrain. Aujourd’hui, je vais vous parler d’une lecture qui m’a permis d’aborder un concept qui jusqu’alors m'était inconnu.

Un auteur américano libanais, Nassim Nicholas Taleb, présentait le concept d’antifragilité, dans son ouvrage “antifragile: les bienfaits du désordre “(2012). Dans sa description, un système antifragile est un système qui se renforce grâce aux contraintes rencontrées. De même que la nature sauvage se régénère d'autant mieux qu'elle est soumise à des conditions de désordre, de même que les mouvements sociaux de contestation grandissent lorsqu'ils sont réprimés, de même que notre organisme se renforce au contact du stress généré par l'entraînement.

Le concept "d'antifragilité" renvoie à la faculté de tirer profit du chaos pour devenir meilleur.

Le concept “d’antifragilité” appliqué au sport

Comme évoqué plus haut, la pratique sportive expose les athlètes à des situations de désordre, de chaos, d’imprévu qui vont contribuer à déstabiliser les repères établis. Mais ces facteurs de stress (dans une certaine mesure) vont conduire également à devenir antifragile. En se renforçant au contact des épreuves rencontrées, les sportifs vont devenir meilleur.

Tout l’art dans l’entraînement, va être de proposer des sollicitations permettant de générer un stress suffisant pour apporter des réponses positives de la part de l’organisme.

L’objectif de la préparation physique sera de rendre l’athlète plus efficace et plus résistant dans sa pratique sportive. Comme le souligne Frans Bosch, préparateur physique hollandais : “trop souvent, les situations d’entraînements reposent sur des stimulus insuffisants pour provoquer une adaptation positive de la part du sportif. La qualité du stimulus permet de renforcer le corps en profondeur et engendre des progrès notables”.

Toutefois, il est indispensable de connaître le niveau de ressource de l’athlète pour générer le bon dosage d’entraînement, lui permettant de résister aux perturbations et de devenir meilleur, en limitant l’incertitude des blessures.

C'est s'entraîner mieux pour être plus performant, plus souvent et aux bons moments.

Résilience et Antifragilité

L’american psychological association décrit la résilience comme :“le processus et le résultat d’une adaptation réussie à des expériences de vie difficiles ou stimulantes, notamment par la flexibilité mentale, émotionnelle et comportementale et l’ajustement aux demandes externes et internes”. Pour Nassim Nicholas Taleb, la résilience correspond à la capacité à se déformer en cas de stress et à retrouver par la suite sa forme d’origine.

L'antifragilité apporterait de différent, la capacité à se renforcer au contact des épreuves rencontrées.

Les meilleurs sont ceux qui s'adaptent et qui progressent au fil des expériences, que ce soit des réussites ou des échecs. L'adversité rencontrée est un apprentissage sur le chemin menant à son accomplissement personnel.

Conclusion

L’entraînement que je propose doit permettre à mes sportifs et sportives de se renforcer et de pouvoir s’adapter au contexte de compétition pour performer. Le processus d’entraînement est quelque chose de dynamique qui se construit conjointement avec l’athlète. Au fur et à mesure des entraînements et des compétitions, l’athlète doit devenir meilleur et être capable de performer malgré l’adversité générée par la pratique sportive.